sábado, 17 de maio de 2014

Karl Popper e a Falsificabilidade

  

Karl Popper e a Falsificabilidade

Réfutabilité de Karl Popper - un concept irréfutable ?

 « Karl Popper – écrit Edgar Morin - était proche des positivistes logiques du Cercle devienne par sa volonté de créer, de trouver une démarcation entre la science et la pseudo-science. Mais il s’en est différencié en introduisant au cœur de la science l’idée de « faillibilisme ». Il a dit : « ce qui prouve qu’une théorie est scientifique, c’est qu’elle est faillible, elle accepte d’être réfutée. »
      Intervient ici ce fameux mot de « falsification » qui a fait couler beaucoup d’encre. A tort ; ce mot de falsification / falsifiabilité employé par Popper déjà dans un sens non prévu par le lexique en anglais, que signifie-t-il ? Il a voulu trouver un mot fort qui puisse s’opposer à « vérifiabilité ». Il a dit : « Il ne suffit pas qu’une théorie soit vérifiée, il faut qu’elle puisse être falsifiée », c’est-à-dire qu’on puisse prouver, éventuellement, qu’elle est fausse. C’était ce qu’il a voulu dire et c’est pour cela que les traducteurs en français de Popper ont fait une traduction correcte en employant le mot falsifiabilité. » (1) p 37

La falsification / falsifiabilité  constituerait une méthode infaillible propre à déterminer ce qui est scientifique (théorie dotée de données objectives*) ou non. 
Car enfin la science ne poursuit-elle pas, dans son génie idéal, la recherche de la substance des choses, de ce qui les constituent, ne désire-t-elle pas décrire le monde tel qu’il nous est caché ? Immanquablement se rapprocher d’une description « exacte », la plus proche possible des phénomènes, décrire ou approcher la nature au plus juste – dans sa quintessence. 
Peut-elle dès lors se permette d’inclure dans ses théories des imprécisions, de vagues calculs, des éléments aléatoires ?

Théorie Scientifique ou pas ?

A première vue, l’idée de Karl Popper est une bulle conceptuelle idéale. Appliquée aux pseudo-sciences, effectivement, on en mesure parfaitement la puissance.
Son efficacité est redoutable.
Ses résultats semblent « infaillibles ».

 Mais est-elle vraiment parfaite ? 
Si non.  Où se situe sa faiblesse ?
Nous y venons. 

Le falsification détient un présupposé : celui du lien attachant ou unissant théorie scientifique et vérité ou objectivité. 

Pour faire simple :

Et d’autres termes pour qu’une théorie soit scientifique, il faut qu’elle même ou à tout le moins ses données soient réputées « Vraies » dans le sens d’objectives puisque c’est de cette objectivité propre – ontologique – que va découler la classification en catégorie soit scientifique soit non scientifique.

Or cette objectivité absolue des théories scientifiques est-elle toujours vérifiée ?
Est-il seulement possible de la vérifier à tout coup ? 

Eh bien non.  

Sans parler du caractère arbitraire des axiomes et postulats en mathématiques **, ceci a été démontré magistralement par Kurt Gödel et son théorème d’incomplétude [En réalité ses deux théorèmes] : 

1) : il existe des énoncés que l'on ne pourra jamais déterminer en restant dans le cadre de la théorie.
2)  : il existe un énoncé exprimant la cohérence de la théorie - le fait qu'elle ne permette pas de démontrer tout, et donc n'importe quoi - et que cet énoncé ne peut pas être démontré dans la théorie elle-même. À cause des hypothèses des théorèmes, toute théorie qui prétend formaliser l'ensemble des mathématiques, comme la théorie des ensembles, est concernée.

« … le théorème de l a démontré qu'un système logique formalisé complexe avait au moins une proposition qui ne pouvait être démontrée, proposition indécidable qui mettait en cause la consistance même du système. (Constante). » p 137.

Bertrand Russell enfonce le clou : « la mathématique est une science où l’on ne sait jamais de quoi l’on parle ni si ce qu’on dit est vrai » 

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 A quoi voit-on que quelque chose est objectif ? , eh bien ! C’est effectivement au consensus des chercheurs. Nous faisons confiance à ce consensus des chercheurs et, comme dit Popper, l’objectivité des énoncés scientifiques réside dans le fait qu’ils puissent être intersubjectivement soumis à des tests.

 « L'objectivité, semble une condition sine qua non, évidente et absolue, de toute la connaissance scientifique. Les données sur lesquelles se fondent les théories scientifiques sont objectives, elles sont objectives par les vérifications, par les falsifications, ceci est absolument incontestable. Ce que l'on peut contester, à juste titre, c'est qu'une théorie soit objective. Non, affirme-t-il clairement, une théorie n'est pas objective : une théorie n'est pas le reflet de la réalité, une théorie est une construction de l'esprit, une construction logico-mathématique, laquelle permet de répondre à certaines questions que l'on se pose au monde, à la réalité. Une théorie se fonde sur des données objectives mais une théorie n'est pas objective en elle-même. » (1) p 39.

**« axiomes, propositions admises sans démonstration comme évidentes (par la foi de l'intuition intellectuelle), et des postulats, propositions indémontrables que l'on demande (postulare) au lecteur d'accepter (sur la foi de l'intuition empirique).
Ex. d'axiomes : le tout est plus grand qu'une partie de ce tout; deux quantités égales à une même troisième sont égales entre elles;
Ex.de postulat, le postulat d'Euclide: par un point pris hors d'une droite passe une parallèle à cette droite, et une seule. » Michel Pérignin.

(1) Edgar Morin - Science sans conscience.

In blog: Le chêne parlant

                                            Lola

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