Karl Popper e a Falsificabilidade
Réfutabilité de Karl Popper - un concept irréfutable
?
« Karl Popper – écrit Edgar
Morin - était proche des positivistes logiques du Cercle devienne par
sa volonté de créer, de trouver une démarcation entre la science et la
pseudo-science. Mais il s’en est différencié en introduisant au cœur de la
science l’idée de « faillibilisme ». Il a dit : « ce qui prouve qu’une théorie
est scientifique, c’est qu’elle est faillible, elle accepte d’être réfutée.
»
Intervient ici ce fameux mot de « falsification » qui a fait
couler beaucoup d’encre. A tort ; ce mot de falsification / falsifiabilité
employé par Popper déjà dans un sens non prévu par le lexique en anglais, que
signifie-t-il ? Il a voulu trouver un mot fort qui puisse s’opposer à «
vérifiabilité ». Il a dit : « Il ne suffit pas qu’une théorie soit vérifiée, il
faut qu’elle puisse être falsifiée », c’est-à-dire qu’on puisse prouver,
éventuellement, qu’elle est fausse. C’était ce qu’il a voulu dire et c’est pour
cela que les traducteurs en français de Popper ont fait une traduction correcte
en employant le mot falsifiabilité. » (1) p 37
La
falsification / falsifiabilité constituerait une méthode infaillible
propre à déterminer ce qui est scientifique (théorie dotée de données
objectives*) ou non.
Car enfin la
science ne poursuit-elle pas, dans son génie idéal, la recherche de la
substance des choses, de ce qui les constituent, ne désire-t-elle pas décrire
le monde tel qu’il nous est caché ? Immanquablement se rapprocher d’une
description « exacte », la plus proche possible des phénomènes, décrire ou
approcher la nature au plus juste – dans sa quintessence.
Peut-elle
dès lors se permette d’inclure dans ses théories des imprécisions, de vagues
calculs, des éléments aléatoires ?
Théorie Scientifique ou pas ?
A première
vue, l’idée de Karl Popper est une bulle conceptuelle idéale. Appliquée aux
pseudo-sciences, effectivement, on en mesure parfaitement la puissance.
Son
efficacité est redoutable.
Ses
résultats semblent « infaillibles ».
Mais
est-elle vraiment parfaite ?
Si non.
Où se situe sa faiblesse ?
Nous y
venons.
Le
falsification détient un présupposé : celui du lien attachant ou unissant
théorie scientifique et vérité ou objectivité.
Pour faire
simple :
Et d’autres
termes pour qu’une théorie soit scientifique, il faut qu’elle même ou à tout le
moins ses données soient réputées « Vraies » dans le sens d’objectives puisque
c’est de cette objectivité propre – ontologique – que va découler la
classification en catégorie soit scientifique soit non scientifique.
Or cette
objectivité absolue des théories scientifiques est-elle toujours vérifiée ?
Est-il
seulement possible de la vérifier à tout coup ?
Eh bien non.
Sans parler
du caractère arbitraire des axiomes et postulats en mathématiques **, ceci a
été démontré magistralement par Kurt Gödel et son théorème d’incomplétude [En réalité ses deux
théorèmes] :
1) : il
existe des énoncés que l'on ne pourra jamais déterminer en restant dans le
cadre de la théorie.
2)
: il existe un énoncé exprimant la cohérence de la théorie - le
fait qu'elle ne permette pas de démontrer tout, et donc n'importe quoi - et que
cet énoncé ne peut pas être démontré dans la théorie elle-même. À cause des
hypothèses des théorèmes, toute théorie qui prétend formaliser l'ensemble des
mathématiques, comme la théorie des ensembles, est concernée.
« …
le théorème de l a démontré qu'un système
logique formalisé complexe avait au moins une proposition qui ne pouvait être
démontrée, proposition indécidable qui mettait en cause la consistance même du
système. (Constante). » p
137.
Bertrand
Russell enfonce le clou : « la mathématique est une science où l’on ne sait
jamais de quoi l’on parle ni si ce qu’on dit est vrai »
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A quoi
voit-on que quelque chose est objectif ? , eh bien ! C’est effectivement au
consensus des chercheurs. Nous faisons confiance à ce consensus des chercheurs
et, comme dit Popper, l’objectivité des
énoncés scientifiques réside dans le fait qu’ils puissent être
intersubjectivement soumis à des tests.
« L'objectivité,
semble une condition sine qua non, évidente et absolue, de toute la
connaissance scientifique. Les données sur lesquelles se fondent les théories
scientifiques sont objectives, elles sont objectives par les vérifications, par
les falsifications, ceci est absolument incontestable. Ce que l'on peut
contester, à juste titre, c'est qu'une théorie soit objective. Non,
affirme-t-il clairement, une théorie n'est pas objective : une théorie n'est pas
le reflet de la réalité, une théorie est une construction de l'esprit, une
construction logico-mathématique, laquelle permet de répondre à certaines
questions que l'on se pose au monde, à la réalité. Une théorie se fonde sur des
données objectives mais une théorie n'est pas objective en elle-même. »
(1) p 39.
**« axiomes,
propositions admises sans démonstration comme évidentes (par la foi de
l'intuition intellectuelle), et des postulats, propositions indémontrables que
l'on demande (postulare) au lecteur d'accepter (sur la foi de l'intuition
empirique).
Ex. d'axiomes : le tout est plus grand qu'une partie de ce
tout; deux quantités égales à une même troisième sont égales entre elles;
Ex.de postulat,
le postulat d'Euclide: par un point pris hors d'une droite passe une parallèle
à cette droite, et une seule. » Michel Pérignin.
In blog: Le chêne parlant
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